Ratio plaquettes sur lymphocytes : quelle relation avec l’activité et la sévérité de la polyarthrite rhumatoïde ? - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est la maladie rhumatismale inflammatoire la plus fréquente. Elle évolue par poussées inflammatoires caractérisées par l’ascension des marqueurs biologiques de l’inflammation principalement la CRP ainsi qu’une élévation des scores d’activité (DAS28) [1 ]. Peu d’études ont abordé les modifications hématologiques qui accompagnent les poussées de la PR.
Notre objectif était d’étudier les éventuels changements des paramètres hématologiques lors de la PR en procédant à un calcul d’un ratio plaquettes sur lymphocytes (RPL) ainsi que leur relation avec l’activité et la sévérité de la maladie.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective incluant 120 patients atteints de PR. Le diagnostic a été fait selon les critères ACR 1987 ou ACR/EULAR 2010. Tous les patients ont reçu initialement au moins un traitement conventionnel. Des prélèvements sanguins et un dosage de la CRP, des GB et lymphocytes et des plaquettes ont été faits. Ensuite, le RPL a été calculé et on a étudié sa relation avec l’activité et la sévérité de la maladie.
Résultats |
On a inclus 120 patients diagnostiqués PR. L’Age moyen était de 60 ans±10,58 ; [36–87]. Le sex-ratio (H/F)=1/5, et le délai diagnostique moyen 28 mois±49,47 ; [2–300] avec une durée d’évolution moyenne de la maladie au moment de l’étude 131,7 mois±92,10 ; [12–396].
Les taux moyens respectifs des Lymphocytes (éléments/mm3), et plaquettes (éléments/mm3), étaient 2276±791,05 ; [1100–4630] et 317 637±87 154,22 ; [148 000–485 000]. La CRP moyenne retrouvée 15,9±15,92 ; [1,2–67]. Quinze pour cent des patients inclus étaient diabétiques [n=17], 15 % hypertendus [n=15], et 6,7 % une dyslipidémie [n=8]. Le dosage des anticorps anti-peptides citrullinés (anti-CCP), du facteur rhumatoïde (FR) et des anticorps antinucléaires (AAN) sont revenus positifs chez 80 %, 95 %, et 40 % des patients respectivement. En ce qui concerne l’activité de la maladie le score d’activité DAS28 moyen était de 4,5±0,96 ; [2,3–6,9]. Dix-neuf pour cent des patients présentaient des manifestations extra-articulaires [n=23].
Dix-sept et demi pour cent des patients avaient une luxation atloïdo-axoïdienne (LAA) [n=21], alors que 12 % avaient une coxite unilatérale [n=14] et 3,3 % une coxite bilatérale [n=4].
Le taux moyen du RLP calculé était de 153,41±61,64 ; [44,2–301,9].
Une relation significative a été retrouvée entre le RLP et les marqueurs biologiques de la poussée inflammatoire notamment la CRP [p=0,066] et le DAS28 [p<0,001]. Un délai diagnostique important était significativement associé au RLP [p=0,01], contrairement à la relation entre ce dernier et la présence de manifestation extra-articulaires [p=0,058].
Aucune corrélation n’a été retrouvée entre le RLP et la présence de LAA [p=0,538], contrairement à la présence de coxite [p<0,001]
Il existe une corrélation entre le RPL et les taux d’AAN [p=0,004] et d’anti-CCP [p=0,001], mais pas avec le taux de FR [p=0,358].
Conclusion |
Dans notre étude nous avons constaté que le ratio RPL était corrélé de façon significative à l’activité de la maladie ainsi qu’à sa sévérité. Toutefois, des études à plus large échelle sont nécessaires permettant d’adopter ce RPL en tant que marqueur valide de l’activité et de la sévérité au cours de la PR.
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Vol 45 - N° S1
P. A260-A261 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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